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carnet de bord.

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12 février 2012

A la manière de ?

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12 février 2012

LE TASSE, La Jérusalem délivrée, GF Flammarion, Paris, 1997, p184.

" Je n'avais pas encore la force de distinguer les objets : j'étais en cet état qui est entre la veille et le sommeil : mes yeux s'ouvraient et se fermaient tour à tour ; mes blessures qu'irritaient la fraîcheur de la nuit, et l'humidité de la terre sur laquelle j'étais couché, m'avertissaient de mon existence, par le sentiment cruel de la douleur."

4 janvier 2012

Guy de Maupassant, Bel-Ami, édition Pocket, 2006, Paris.

"Duroy avait trouvé le corton de son goût et il laissait chaque fois emplir son verre. Une gaieté délicieuse entrait en lui; une gaieté chaude, qui lui montait du ventre à la tête, lui courait dans les membres, le pénétrait tout entier. Il se sentait envahi par un bien-être complet, un bien-être de vie et de pensée, de corps et d'âme." p40

 "Il avait la parole facile et banale, du charme dans la voix, beaucoup de grâce dans le regard et une séduction irrésistible dans la moustache. Elle s'ébouriffait sur sa lèvre, crépue, frisée, jolie, d'un blond teinté de roux avec une nuance plus pâle dans les poils hérissés des bouts." p47

"Alors, ressaisi par l'espoir confus et joyeux qui hantait toujours son esprit, il jeta, à tout hasard, un baiser dans les nuit, un baiser d'amour vers la fortune convoitée." p54

"Elle se leva et se mit à marcher, après avoir allumé une autre cigarette, et elle dictait, en soufflant des filets de fumée qui sortait d'abord tout droit d'un petit trou rond au milieu de ses lèvres sérrées, puis s'élargissant, s'évaporaient en laissant par places, dans l'air, des lignes grises, une sorte de brume transparente, une buée pareille à des fils d'areignée. Parfois, d'un coup de sa main ouverte, elle effaçait ces traces légères et plus persistantes; parfois aussi elle les coupait d'un mouvement tranchant de l'index et regardait ensuite, avec une attention grave, les deuxtronçons d'imperceptible vapeur disparaître lentement." p61

 

"La vie est une côte. Tant qu'on monte, on regarde le sommet, et on se sent heureux; mais, lorsqu'on arrive en haut, on aperçoit tout d'un coup la descente, et la fin qui est la mort. Ca va lentement quand on monte, mais ça va vite quand on descend."


 
25 décembre 2011

museomix.

museomix_logo_blue-300x150

Museomix#1 - 3 jours pour "remixer" le musée.


En deux mots Museomix est un projet très intéressant qui réuni tous les volontaires de toute horizon sur une période intensive de 3 jours afin d'imaginer de nouvelles approches en médiation et de nouveaux moyens muséographiques. Les participants ont donc 48h pour mettre en place une ébauche, un prototype de leur idée grandeur nature pour les proposer au public le dernier jour dans la collection permanente des Arts Décoratifs de Paris.

Cette année fut la première édition, elle s'est déroulée du 11 au 13 novembre. Chaque groupe de participant travaillait avec une pièce spécifique de la collection du musée, leur présentation dans le contexte réel d'une muséographie permettait de voir les projets réalisables ou non. La peu de temps accordé aux participants pour l'élaboration de leurs objets s'est fait ressentir dans la hâte des installations et le dysfonctionnement de nombreux projets. De plus, victime de son succès, l'organisation de la visite était largement désordonnée, l'accès aux projets n'était pas toujours possible.

Néanmoins Museomix lance des pistes sérieuses à approfondir ! L'utilisation des nouvelles technologies -notamment l'iPhone et l'iPade- est omniprésente et permettra un dépoussiérage expresse de nos musées et des méthodes d'échanges avec le public.

Quelques propositions qui ont retenu mon attention de mémoire :

la douche sonore

la projection d'image mouvente sur l'objet présenté (le "mapping")

l'interactivité

la visite en temps réelle

la visite personnifié/individualisée.

 

http://www.museomix.com/

http://www.facebook.com/groups/museomix/

23 décembre 2011

exposition diane Arbus à la galerie du jeu de paume.

25380-exposition_diane_arbus_au_jeu_de_paumeL'exposition Diane Arbus, 

ou l'émancipation du spectateur 

 

Depuis octobre 2011, le Jeu de Paume en partenariat avec The Estate of Diane Arbus (Doon Arbus, fille de l’artiste) présente une rétrospective exceptionnelle de la photographe américaine Diane ARBUS (1923-1971). Pas moins de 200 œuvres sont présentées permettant au spectateur de découvrir ou de revoir ses clichés emblématiques mais aussi des moins connus voir inédits.

          Artiste majeur du XXe siècle, Diane ARBUS se démarque en tant que photographe par le choix des sujets qu’elle traite et de son matériel qui définit son format carré. Elle est intéressée par les gens et leur quotidien, les gens et leur différence, les gens et les images et jugements qu’ils véhiculent entre eux. Les portraits de Diane ARBUS créent une intimité avec chaque visiteur, ils représentent « l’expérience humaine », les relations entre les Hommes, entre notre apparence et notre identité, entre l’illusion théâtrale et la réalité de la personnalité.

          Cette intimité créée se retrouve dans le concept scénographique de l’exposition. Les commissaires ont pris le parti d’exposer les œuvres sans les informations complémentaires habituelles donnant aucune clé et aucun avis sur l’œuvre et l’artiste. Or, le spectateur peut-il réellement s’émanciper à travers une telle présentation ?

 

          Connu pour ces expositions photographiques, le Jeu de Paume relève un nouveau défi avec l’exposition « Diane ARBUS » présentant une scénographie quelque peu intrigante. Le spectateur est en effet prévenu dès l’entrée du concept général par une introduction des commissaires (en français et en anglais) lui indiquant qu’il ne trouvera des informations sur l’œuvre et la vie de l’artiste qu’à la fin de sa visite dans un espace appelé Centre de recherche. Qu’il ait des connaissances ou non le visiteur est seul, il n’a aucune information à sa disposition mis à part les cartels accompagnants les photographies le plus discrètement possible - ils se confondent avec la couleur de la cimaise. Il y figure en noir le titre en anglais, la traduction en français, le lieu et la date où la photo a été prise et sa provenance. Le visiteur dispose également d’un prospectus mais il ne délivre aucune autre information que l’introduction.

          Le spectateur déambule donc dans un espace totalement libre et ouvert, s’étalant sur un étage, où les œuvres dialoguent entre elles et racontent des histoires, des vies. L’accrochage ne suit aucune logique chronologique ou thématique, seuls les cadres blancs accentués d’une marge imposante forment une harmonie et une unité dans la présentation. Ainsi dans la première salle le visiteur peut contempler les Amis lilliputiens russes dans un salon de la 100e rue réalisé en 1963 et une photographie de la même année telle qu’Un mari et sa femme dans les bois d’un camp de nudistes dans la dernière salle. Ou encore dans la quatrième salle le visiteur aperçoit un premier Nouveau-né, thème de la petite enfance qu’il retrouve dans la salle d’après avec Mère tenant son enfant puis à l’étage avec Un enfant en pleurs et enfin dans la dernière salle d’exposition avec Pendant une course de bébés en couches. Les époques et les sujets ne sont donc pas regroupés à l’exception de la deuxième salle ronde à l’étage étrangement où est rassemblé un des projets de la photographe : Halloween fêté par des femmes retardées mentales (ou la série des Sans Titre). Néanmoins d’autres photos faisant parti de ce projet sont disséminées dans l’exposition.

          Tantôt sur des cimaises blanches, tantôt sur des grises, la couleur est absente dans l’exposition qui reste dans l’esprit de l’œuvre de Diane Arbus entièrement en noir et blanc. Les quelques cimaises grises permettent de dynamiser la visite qui a tendance à être monotone à force d’uniformité des cadres, des formats et des « non-couleurs ». L’éclairage valorise les œuvres à l’aide de spots installés en hauteur qui ciblent la trajectoire de la lumière sur chaque photographie sans créer de reflets gênants. 

          Le parcours du spectateur s’achève à l’étage dans les deux dernières salles de documentation appelées Centre de recherche. Le visiteur dispose d’une chronologie de la vie de l’artiste accompagné de citations d’auteurs qui l’on marqué dans une première salle puis une salle de recherche à proprement parlé où il peut s’installer pour consulter des ouvrages sur l’œuvre de Diane Arbus. Les outils de travail de l’artiste sont également exposés tels que les appareils photos ayant appartenus à l’artiste ou des exemplaires des même série, carnets de notes, planches contact, etc. Tout est fait pour remettre l’œuvre dans son contexte et pour la comprendre après une visite libre. Les deux espaces sont étroits et ne favorisent pas une bonne circulation – le visiteur est obligé de repasser par la salle chronologique pour sortir de l’exposition. Des banquettes et des chaises hautes sont proposées pour le confort du spectateur.

 

          Tous ces éléments scénographiques qui constituent le cheminement physique du spectateur permettent aussi son cheminement sensible et intellectuel.

 

          Comme il a été dit plus haut, le spectateur découvre l’exposition par un premier panneau d’explication le prévenant du concept :

  « A une approche chronologique, thématique ou académique, l’exposition a préféré offrir un parcours dont les œuvres sont en elles même le fil conducteur du regard du spectateur. De ce fait, les images singulièrement puissantes de Diane Arbus sont accompagnées seulement des titres donnés par l’artiste. Dans les salles, le visiteur qui souhaite examiner attentivement les photographies le fera uniquement à travers le prisme d’une expérience individuelle. »

Les commissaires donnent le choix entre une visite absolument contemplative et une visite plus orientée avec la possibilité de faire des allers retours au Centre de recherche. Cette mise en scène prône l’émancipation du spectateur face aux œuvres mais aussi aux éventuels regards apportés sur les œuvres par les commissaires.

          Le fonctionnement de l’exposition rappelle le concept de l’américain Freeman TILDEN qui développe la notion d’interprétation du patrimoine dans Interpreting our heritage pour la Fédération des parcs nationaux américains : «L’interprétation est une activité qui veut dévoiler la nature des choses et leur relation par l’utilisation des objets d’origine, l’expérience personnelle ou divers moyens d’illustration plutôt que par la communication d’une simple information sur des faits ». Ce concept d’interprétation se retrouve dans l’exposition Diane ARBUS car les objets d’origines (ici les photographies) sont les premiers éléments que le spectateur doit contempler. Cela permet une réflexion concentrée sur ces objets et non pas sur des explications superfluessouvent porteuses de jugements. Le spectateur fait sa propre expérience personnelle face à l’œuvre, il se crée une histoire, une relation particulière et unique. Les commissaires n’interviennent pas dans l’orientation du regard du visiteur et dans son appréciation. Il est libre de forger sa propreinterprétation en observant et ressentant la photographie. Cela permet la création d’une intimitéavec l’œuvre et d’un souvenir plus personnel de l’exposition et donc de retenir plus facilement l’essence des objets présentés et le savoir donné.

            De plus l’émancipation fait appel à l’esprit de déduction du visiteur. En s’intéressant de prêt aux cartels accompagnant chaque œuvre le spectateur peut déjà émettre des hypothèsessur la genèse de l’œuvre et son évolution par rapport aux évènements de la vie de l’artiste, cela sans même la connaître au préalable. Par exemple, les cartels indiquent les dates et lieux dans lesquels ont été pris les différents clichés ce qui lui permet de faire des liens avec les thèmes et projets dispersés tels que l’enfance, les portraits à Central Park, les malades mentaux, les gens du spectacle ou encore les camps de nudistes. Le visiteur se fait déjà une idée des thèmes et projets que l’artiste a pu aborder à différente période de sa vie, il est toujours mis dans une situation de recherche perpétuelle et de déduction. JP BRINGER écrit d’ailleurs : « Le propre de l’interprétation est de stimuler chez le visiteur le désir d’élargir l’horizon de ses interprétations et de ses connaissances […] non par des sermons, ni par des cours magistraux, mais par de laprovocation ». Le fait de ne donner aucune information au visiteur le déstabilise et le rend plus attentif aux œuvres et à leurs interprétations. La scénographie est une provocation dans le sens ou on a l’impression que les œuvres sont placer au hasard sans logique apparente contrairement à ce qu’on a l’habitude de voir dans les expositions. Le visiteur perd ses repères, ce qui le pousse à plus de recherche et d’engagement.

Enfin, constituant un certain nombre d’hypothèse tout au long de la visite tel un jeu de piste, le visiteur peut vérifier à la fin de l’exposition si ce qu’il pensait est vraiment arrivé. C’est l’émancipation par l’appropriation de la connaissance. Le visiteur finit par être enthousiasmépar la lecture des panneaux de chronologie et d’analyse du Centre de recherche contrairement aux expositions type « traditionnel » de Marie-Odile BARY et Jean-Michel TOBELEM ou les expositions « d’objet » selon Jean DAVALLON (des expositions aux accrochages esthétiques et replacés dans l’Histoire via de longs panneaux explicatifs à l’entrée des salles par exemple) où cette lecture est laborieuse par la masse d’information et la fatigue entrainée par les difficultés de visibilité et de circulation. MERLEAU-PONTY cite HAINARD à propos : « Les expositions ne sont pas des lieux où on montre du savoir mais où on montre comment le savoir seconstruit »HAINARD prône le processus d’appropriation des connaissances données par l’exposition, c’est le visiteur qui construit son savoir par des déductions, des questionnements et la recherche des réponses dans les textes proposés pendant sa visite. Il est mis dans une situation de recherche et d’apprentissage rendant plus facile l’acquisition et l’appropriation des informations fournit à la fin de ce parcours. Le spectateur ne fait que vérifier ce qu’il a déjà déduit par les cartels et les œuvres elles même, la moitié des informations apportés par le commissaire est déjà intégré avant même d’avoir lu les panneaux.

 

La scénographie colle parfaitement avec l’œuvre de l’artiste, car elle provoque des « expériences humaines » telles que des échanges d’avis, fou-rires, outrages, dialogues. Le public porte unjugement sur la personne photographiée ou sur la photographie en elle-même. Les jeux de regard sont permanents, des allers retours entre la mise en scène théâtrale des personnes photographiées faisant face au visiteur et la mise en scène réelle du spectateur scrutant ces portraits.

Le concept d’interprétation permet une réelle émancipation du spectateur en créant une intimité avec l’œuvre, favorisant l’état de chercheur et en s’appropriant les connaissances.

Cependant cela reste un projet idéal et ne fonctionne pas avec tous les visiteurs, notamment ceux qui ne connaissent pas Diane Arbus. Ils sont vite perdus et mal à l’aise devant l’œuvre qui peut être dérangeante. Le Centre de recherche reste difficile d’accès quand il y a beaucoup de monde.

 

©diane_arbus2aaa-Untitled-Diane-Arbus-1970-71-untitled-1-diane-arbus-1970-711Diane Arbus 8diane_arbus_untitled

DianeArbus02-1019x1024diane-arbus-loser-at-a-diaper-derby-nj-1967diane-arbus-young-couple-benchdiane-arbus-russian-midget-friends-in-a-living-room-on-100th-street-n-y-c-1963

© The Estate of Diane Arbus LLC, New York

 

Bibliographie

- ARBUS Doon et ISRAEL Marvin, Diane Arbus, Editions de La Martinière/Jeu de Paume, New York, 1972 

- BARY Marie-Odile, TOBELEM, Jean-Michel, Manuel de muséographie : petit guide à l'usage des responsables de musée, Séguier, Biarritz, 1998, 350p

- CAILLET Elisabeth, Accompagner les publics : l’exemple de l’exposition « Naissances » au musée de l’Homme, novembre 2005-novembre 2006, l'Harmattan, Paris, 2007, 189 p

- MERLEAU-PONTY Claire, EZRATI Jean-Jacques, L'exposition, théorie et pratique, L'Harmattan, Paris, 2005, 204 p.

- TUNGER Verena, Attirer et informer : les titres d'expositions muséales, l'Harmattan, Paris Budapest Torino, 2005, 355 p

www.jeudepaume.orghttp://www.jeudepaume.org/index.php?page=article&idArt=1470&lieu=1&idImg=1463

 

 

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10 décembre 2011

brain.

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Mise en image de l'intérieur, l'invisible.

19 juin 2011

bibliographie.

Liste non exhaustive des bouquins et magazines que j'ai pu parcourir dans mes recherches ou pour le plaisir : (cet article sera également mis à jour fréquemment)

  • VIAN, Boris, L'arrache-coeur, éd Pauvert, Espagne, 2009.
  • BENJAMIN, Walter, L'oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, éd Gallimard, Barcelone, 2009.
  • ARASSE, Daniel, Histoire de peintures, éd Denoël, Paris, 2004.
  • GOMBRICH, E.H, Histoire de l'art

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Bibliographie devoir Diane ARBUS

- ARBUS Doon et ISRAEL Marvin, Diane Arbus, Editions de La Martinière/Jeu de Paume, New York, 1972 

- BARY Marie-Odile, TOBELEM, Jean-Michel, Manuel de muséographie : petit guide à l'usage des responsables de musée, Séguier, Biarritz, 1998, 350p

- CAILLET Elisabeth, Accompagner les publics : l’exemple de l’exposition « Naissances » au musée de l’Homme, novembre 2005-novembre 2006, l'Harmattan, Paris, 2007, 189 p

- MERLEAU-PONTY Claire, EZRATI Jean-Jacques, L'exposition, théorie et pratique, L'Harmattan, Paris, 2005, 204 p.

- TUNGER Verena, Attirer et informer : les titres d'expositions muséales, l'Harmattan, Paris Budapest Torino, 2005, 355 p

www.jeudepaume.orghttp://www.jeudepaume.org/index.php?page=article&idArt=1470&lieu=1&idImg=1463

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BAUDELAIRE Charles, Ecrits sur l'art

BOURDIEU Pierre et Alain DARBEL, L'amour de l'art. Les musées d'art européens et leurs publics, les édition de minuit, 2003

BOURDIEU Pierre et PASSERON JC, Les Héritiers, Les éditions de minuit, 2008

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KAFKA, La Métamorphose, Gallimard, 2000

MAUPASSANT, Pierre et Jean, Le livre de poche, 2011

MAUPASSANT, Bel-Ami, Pocket

LE TASSE, La Jérusalem délivrée, Flammarion, Paris, 1997

RACINE, Bajazet, Le livre de poche, 2000

5 juin 2011

exposition "Felix Nussbaum 1904-1944" au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme (30.12.2010).

Nussbaum, où le Triomphe de la Mort.Felix-Nussbaum-affiche

Dans la suite des expositions consacrées aux artistes juifs victimes de l'horreur nazie, le MAHJ nous présente une rétrospective exceptionnelle, une première en France, du peintre allemand Felix Nussbaum.

Né à Osnabrück en 1904, il incarne le parcours difficile de l'artiste juif en cavale. Étudiant brillant aux Beaux Arts de Hambourg et de Berlin, lauréat de l'Académie allemande à Rome, pensionnaire à la Villa Massimo en 1932, il est néanmoins rejeté des institutions à l'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933. Il s'exile en Italie, en Suisse, en France puis à Ostende en Belgique où il est arrêté une première fois le 10 mai 1940 etdéporté au camp Saint Cyprien. Il réussit à s'évader du camp pour retourner en Belgique se cacher avec son épouse Felka Platek, une jeune artiste polonaise. 

L'exposition regroupe 40 peintures à l'huile et 19 dessins qui nous transporte dans le récit d'une histoire à la fois personnelle et collective. L'oeuvre de Nussbaum est l'un des rares témoignages peint des horreurs de la déportation. On imagine d'ailleurs difficilement les conditions délicates de travail constamment dans la hâte, caché dans des espaces réduits... On retrouve quelques indices dans certains tableaux comme dans ses natures mortes ou dans Forêt de mats (1938), représentant une vue du port au cadrage resserré sur le haut des mats des bateaux, contraint d'utiliser les objets et vus de son environnement restreint donnant une grande valeur aux représentations banales au premier abord. 

L'ambiance douce et intime des salles de l'exposition entre en opposition avec les oeuvres hurlantes et silencieuses, lourdes de sens, d'espoir et de prouesse techniqueLe secret est particulièrement prenant, on y voit trois personnages en train d'échanger un secret à l'oreille, les yeux bleus exobités du personnage de droite ajoute une tension dans la composition. Il va se passer quelque chose dont on ne parle pas et Nussbaum l'a bien senti. Les thèmes principaux qui ressortent de ses toiles sont les "non-dit", les doubles jeux des masques, la douleur du peuple juif, la peur de la mortla place de l'artiste dans l'horreur... 

Les oeuvres choisit pour l'exposition sont les plus fortes et les plus représentatives du travail de Nussbaum, le reste étant exposé au Felix-NussbaumHaus à Osnabrück crée par l'architecte Daniel LIBESKIN et inauguré en 1998. Si son oeuvre a mis du temps avant d'être montrée au public, c'est un réel miracle qu'elle nous soit parvenue après les difficultés de la guerre et l'incendie de son atelier.

Le 31 juillet 1944, après une vie d'errance, lui et sa femme sont déportés et assassinés à Auschwitz laissant une dernière volonté : "Si je disparais, ne laissez pas mes oeuvres mourir, montrez les !".

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Ce dernier Autoportrait au chevalet, pose clairement la question de la place de l'artiste dans de telles situation d'horreur et d'urgence humaine.

Peut il ou doit il représenter l'inmontrable ? La pratique artistique est elle légitime après de tels massacres ? Et n'est elle pas hors propos, irrationnelle ?

 

29 mai 2011

1ère édition du Festival de l'Histoire de l'Art au Château de Fontainebleau du 27 au 29 mai 2011.

Festival-de-l-histoire-de-l-artC’est à l’initiative du ministère de la Culture et de la Communication, de l'Institut national d'histoire de l'art (INHA) et de Fontainebleau que naît cet évènement génial etGRATUIT !

Conférences, expositions, débats, rencontres avec les pros et les grands du métier... de quoi faire le point sur l’avancée des recherches, l’utilisation des nouvelles technologies et les découvertes.

La première édition avait pour thème "la folie" (à l'occasion des 500ans de "l'éloge de la folie" d'Erasme) et pour invité l'Italie.

La prochaine édition portera sur le thème du "voyage" et invitera l'Allemagne. 

 

 

 

 

 

SAMEDI 28 MAI 

10h-11h Conférence

Frédéric GROS
"La folie, l’absence d'oeuvre : de Rousseau à Artaud" : présentation de L'Histoire de la folie de Michel FOUCAULT; si on prend la folie comme un délire irrationnel c'est une destruction à l'opposé de l'oeuvre d'art symbole de la création. La folie serait alors l'abscence de l'oeuvre car impossibilité de construire un raisonnement et d'avoir conscience de soi. FOUCAULT distingue également d'autres usages de la folie selon trois époques : à la Renaissance la folie avait une dimension mystique, elle était la Révélation du cauchemar cosmique qui se cache derrière notre réalité/le monde; à l'époque Classique la folie devient la "nuit des signification", elle est l'absence totale de sens (Hôpitaux généraux); enfin le monde Moderne considère la folie comme la part d'ombre de l'homme, elle devient humaine et propre au sujet (apparition des HP). De +, tout créateur serait un fou (catégories d'hallucination, du névrosisme et de dégénérescence), utilisation de ses productions artistiques pour les enfermer ou pour les défendre devant la justice. Le fou n'est pas un criminel mais entretien un lien fort avec le sauvage, l'enfant et l'artiste.[cf: Andromaque de RACINE, Le Neveu de RIMBAUD, Le démon de Socrate du Dr. LELEU]

11H15 Salon du livre

11h30-12h30 Conférence
Bruno-Nassim ABOUDRAR 
"Les musées de fous et leurs catalogues raisonnés" : parallèle entre l'architecture des musées et celle des hospices, une collection privée comme enfermement des fous. PINEL fait enlever les fers aux fous // les collections deviennent publiques. Élaboration d'un programme architectural : la spatialisation se fait par catégorie d'oeuvre ou de pathologie; il y a des visites muséales et médicales dans le but de la recherche; éclairage et décoration qui accueillent les oeuvres/ fous doivent être sobres et permettre de voir au mieux les éléments exposés. [cf: Les leçon de Julien GUADET, VICQ D'AZYR]

13h-14h Conférence
Morwena JOLY (!!!)
"Apport des nouvelles technologies de l'image à la connaissance des oeuvres d'art" : L'utilisation des nouvelles technologies permettent d'abord de mieux connaître une oeuvre. Radiographie, infra rouge et l'inversion RVB sont les outils de base, la technologie "flash" permet d'observer informatiquement les moindres détails d'une oeuvre jusqu'à la matière même, la colorimétrie permet de distinguer les réelles couleur qu'avait utilisé l'artiste et enfin la segmentation décèle de nouvelles infos invisibles comme les retouches de tableau ou la suppression d'un personnage. IL FAUT SE MEFIER DES COMMENTAIRES SUR LES TABLEAUX, toujours vérifier les méthodes d'analyse et prendre de la distance par rapport à ce que l'on voit car du temps a passé. De +, les nouveaux outils tels que flash ou la segmentation sont largement utilisés pour la restauration des oeuvres. Retrouver les éléments d'origine en repérant ce qui a été ajouté au fil du temps (vernis, retouches, zones d'épidermage...). [cf: Femme au miroir de TITIEN, Concert Champêtre, Google Art Projet,merovingio.c2rmf.cnrs.fr]

14h30-16h30 Table Ronde/ Conférence
Anne-Laure BRISAC-CHRAÏBI, Françoise JUHEL, Constance KREBS, Yolande MANZANO 
"Nouvelles formes d'éditorialisation en histoire de l'art" : présentation ennuyeuse des différents moyens d'éditorialisation (édition en ligne) d'une collection. Musée en ligne d'André Breton; musées RMN Grand Palais; catalogues d'exposition de la BNF.  

16h30 Exposition 
Francisco GOYA et Benjamin LEVESQUE 
"Vertiges partagés" 
: lieu de l'exposition inappropriée, mode de présentation mal pensé. Les objets présentés demandaient une observation précise et de près, la présentation en sol n'était pas idéal en plus des reflets de la lumière.

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DIMANCHE 29 MAI

11h-12h Table ronde
Florence BUTTAY, Micky WOLFSON
"Collectionneurs d'aujourd'hui" : présentation de la collection de M. WOLSON qui regroupe surtout des objets des Arts Décoratif entre 1880 et 1945. La dimension historique et politique est la trame de sa collection qu'il expose à Gênes et à Miami. 

12h30-13h30 Table ronde
Andrea DE MARCHI, Michel LACLOTTE (!!!)
"Connaître pour conserver, conserver pour connaître : quelles perspectives pour l'histoire de l'art, entre universités et musées ?": Question de la politique des expositions présentées sans profondeur, une expo doit être un grand moment de connaissance et de recherche, une réjouissance pour l'esprit et pour les yeux et non une liste d'oeuvres impressionnantes sans intérêt. Par ex pour les monographie le lieu de l'exposition est primordial pour pouvoir comprendre et exposer de manière pertinente la collection d'un artiste. Il y a un effet de mode des expos d'art contemporain dramatique pour les conservateurs. Question des restaurations et de l'importance de la connaissance totale d'une oeuvre (auteur, signification, historique, retouches déjà apportées...etc), c'est un dialogue entre la technologie et l'histoire en permanence. [cf: Histoire de musée, souvenirs d'un conservateur de Michel LACLOTTE]

14h-16h Table ronde
A-M DUBOIS, M COLIGNON, C LE ROY, P MARTINEZ, I POUYDESSEAU (!!!)
"Art et thérapie" : Les intervenantes ont insisté sur le fait de le terme "d'art thérapie" était inapproprié et qu'il valait mieux parler de thérapie à médiation artistique, car ce n'est pas l'art qui soigne mais bien le suivi du thérapeute, la pratique d'une discipline artistique n'est qu'un déclencheur, un moyen d'aller plus loin. On ne choisit pas un atelier, c'est une prescription du médecin qui juge que cette pratique permettra une extériorisation/ catharsis qui était impossible par la parole. Cette thérapie doit être effectuée régulièrement par les patients toujours dans un même lieu avec la même discipline (arts plastiques, danse, écriture, musique). Pour le thérapeute il est nécessaire d'avoir suivie une thérapie et d'avoir une double compétence afin de pouvoir s'adapter à chaque pathologie.

 

16h30 Visite du Château 

Le château de Fontainebleau est une pure merveille, j'ai prit une sacrée claque à chaque fois que je franchissais une porte. Les plafonds m'ont profondemment marqués ! L'année prochaine je visiterai les jardins...

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http://festivaldelhistoiredelart.com/ // www.culture.gouv.fr //

 

21 novembre 2010

exposition larry Clark.

LARRY CLARK, INTERDIT AUX PLUS DE 18 ANS

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Le Musée d'Art Moderne de la ville de Paris nous offre pendant ces quelques mois une rétrospective du photographe américain Larry Clark. Son oeuvre se base sur le quotidien intime des "teenagers" donnant une ambiance sex, drug & rock'n'roll à l'exposition ! Les oeuvres sont organisées chronologiquement et nous montrent l'évolution des sujets de l'artiste. Plus que des portraits, Larry Clark réalise un témoignage et actualise l'image de la jeunesse, précoce, en phase avec son époque. 

 

Concernant la polémique sur la censure pour les moins de 18 ans, je pense que ce qui est choquant c’est plus le fait de donner un sexe à l’enfance que les photos de nu en elle même. L’adolescence est le passage de l’enfance à l’âge adulte, le fait de les montrer dans des situations érotiques ou pornographiques choque évidemment les adultes et d’abords les parents qui ne peuvent pas imaginer leur enfant sexué et pratiquer le sexe alors qu’ils ont encore une image d’innocence (voir série de 3 photos de nu du jeune garçon dans des positions explicites puis dans le même alignement une 4e photo de lui en train de dormir avec sa couverture disney). La sexualité chez les 14-17 ans est taboue comme l’est la sexualité chez les personnes âgées… 

Je trouve donc qu’interdire l’expo pour les moins de 18 ans va à contre sens puisque c’est justement eux qui seront les moins choqué !


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Enfin… sinon l’exposition est vraiment courte, elle ne vaut pas les 2 heures d'attente sous la pluie, prévoyez de visiter l’exposition de Basquiat également.

Larry Clark au Musée d'art moderne de la ville de Paris  M° Alma-Marceau, Iéna jusqu'au 02.01.2011

 

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