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5 juin 2011

exposition "Felix Nussbaum 1904-1944" au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme (30.12.2010).

Nussbaum, où le Triomphe de la Mort.Felix-Nussbaum-affiche

Dans la suite des expositions consacrées aux artistes juifs victimes de l'horreur nazie, le MAHJ nous présente une rétrospective exceptionnelle, une première en France, du peintre allemand Felix Nussbaum.

Né à Osnabrück en 1904, il incarne le parcours difficile de l'artiste juif en cavale. Étudiant brillant aux Beaux Arts de Hambourg et de Berlin, lauréat de l'Académie allemande à Rome, pensionnaire à la Villa Massimo en 1932, il est néanmoins rejeté des institutions à l'arrivée d'Hitler au pouvoir en 1933. Il s'exile en Italie, en Suisse, en France puis à Ostende en Belgique où il est arrêté une première fois le 10 mai 1940 etdéporté au camp Saint Cyprien. Il réussit à s'évader du camp pour retourner en Belgique se cacher avec son épouse Felka Platek, une jeune artiste polonaise. 

L'exposition regroupe 40 peintures à l'huile et 19 dessins qui nous transporte dans le récit d'une histoire à la fois personnelle et collective. L'oeuvre de Nussbaum est l'un des rares témoignages peint des horreurs de la déportation. On imagine d'ailleurs difficilement les conditions délicates de travail constamment dans la hâte, caché dans des espaces réduits... On retrouve quelques indices dans certains tableaux comme dans ses natures mortes ou dans Forêt de mats (1938), représentant une vue du port au cadrage resserré sur le haut des mats des bateaux, contraint d'utiliser les objets et vus de son environnement restreint donnant une grande valeur aux représentations banales au premier abord. 

L'ambiance douce et intime des salles de l'exposition entre en opposition avec les oeuvres hurlantes et silencieuses, lourdes de sens, d'espoir et de prouesse techniqueLe secret est particulièrement prenant, on y voit trois personnages en train d'échanger un secret à l'oreille, les yeux bleus exobités du personnage de droite ajoute une tension dans la composition. Il va se passer quelque chose dont on ne parle pas et Nussbaum l'a bien senti. Les thèmes principaux qui ressortent de ses toiles sont les "non-dit", les doubles jeux des masques, la douleur du peuple juif, la peur de la mortla place de l'artiste dans l'horreur... 

Les oeuvres choisit pour l'exposition sont les plus fortes et les plus représentatives du travail de Nussbaum, le reste étant exposé au Felix-NussbaumHaus à Osnabrück crée par l'architecte Daniel LIBESKIN et inauguré en 1998. Si son oeuvre a mis du temps avant d'être montrée au public, c'est un réel miracle qu'elle nous soit parvenue après les difficultés de la guerre et l'incendie de son atelier.

Le 31 juillet 1944, après une vie d'errance, lui et sa femme sont déportés et assassinés à Auschwitz laissant une dernière volonté : "Si je disparais, ne laissez pas mes oeuvres mourir, montrez les !".

wiw2campnussbaum__Organ_GrinderFelix_Nussbaum_Autoportrait_au_chevalet

Ce dernier Autoportrait au chevalet, pose clairement la question de la place de l'artiste dans de telles situation d'horreur et d'urgence humaine.

Peut il ou doit il représenter l'inmontrable ? La pratique artistique est elle légitime après de tels massacres ? Et n'est elle pas hors propos, irrationnelle ?

 

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